Les risques de l'élevage
Les oeufs sont-ils clairs ?
Les parents couvent-ils bien ?
Les petits poussent-il bien ?
Et si... et pourquoi... et...
Toutes les questions que l'on peut se poser plusieurs fois par jour.
A pas de loup, on arrive vers les nids, CHUUUUUTTTT on écoute, la moindre respiration, le moindre bruit...
Pour les becs crochus, le nid est couvert, difficile de se rendre compte si les petits vont bien sans ouvrir le nid à l'aide d'une trappe à l'extérieur.
On dit d'eux qu'ils sont nidicoles, ils sont incapables de quitter le nid après l'éclosion, ce qui les rend vulnérables.
Les prédateurs découvrent l'endroit situé du nid, grâce à l'appel des petits lorsqu'ils ont faim, et attendent que les parents quittent le nid pour aller cueillir les petits sans aucune résistance.
Ceux qui quittent le nid tout de suite après l'éclosion sont nidifuges, eux, sont vulnérables aux prédateurs et aux accidents dès leur naissance, mais, arrêtons nous sur les nidicoles.
Il y a plusieurs sortes de sons qui sortent du nid.
- le piaillement de bien être
- le cri de la faim
- le piaillement du nourrissage
- le cri de la peur
- le silence
Le mâle peut nourrir seulement la femelle et pas les petits, qui seront de ce fait négligés.
Le petit en recevant la nourriture des parents émet un son, chaque petit a un son différent, peut-être est-ce aussi un repère pour les parents de savoir qui vient d'être nourrit.
Une fois qu'ils sont gavés, les petits émettent un nouveau piaillement juste avant de s'endormir, certainement pour confirmer aux parents qu'ils ont assez de nourriture.
Si on ouvre le nid trop brutalement on aura le cri du petit apeuré, et les parents vont revenir tout de suite si d'aventure ils étaient parties se restaurer dans la volière.
Si les petits sont trop nombreux, ils vont se chamailler et s'infliger des blessures aux pattes ou aux ailes, bref, un petit sera blessé, en surveillant les bruits à l'intérieur du nid, on pourra comprendre qu'il y a un problème.
Certaine fois, le mâle veut refaire une nouvelle couvée, il débarrasse le nid des petits qui sont présents et un cri de peur nous alerte, sans tarder nous allons reprendre le nourrissage à la main.
Il y a aussi des rivalités entre mâles, ce qui risque de condamner le ou les nichées.
Un des petits peut être chétif et sera condamné par les autres soit écrasé, soit tué par les parents.
Au moment de poser la bague sur les petits, on replace les oisillons dans le nid, les parents ne reconnaissent pas les bébés et préfèrent tuer les petits pour entamer une autre couvée.
Il y a aussi une maladie, des parasites, et accidents génétiques qui peuvent causer la disparition totale de la nichée, nous aurons alors, le bruit du silence. Ce que chaque éleveur redoute le plus.
Il y a un échange entre les parents et les petits, des mimiques, des becs qui se posent tendrement sur les dos des bébés, tout cela l'homme, si attentionné qu'il soit, ne peut le donner.
Certaine fois, l'absence de ce contact précieux peut faire mourir l'oisillon.
Que faire ? laisser la nature, et seuls, les plus résistants seront de ce monde ?
Ou donner une chance de vivre a celui qui aura le départ plus difficile, car il a eu la malencontreuse idée de naître après les autres ?
Si l'on connait bien ses oiseaux, et encore, car au moment de la reproduction le comportement change, nous pouvons vérifier que tous les oisillons soient bien nourris, et aider ceux dont le jabot n'est pas plein.
Mais comment les parents vont prendre cette intrusion dans leur nid ?
En manipulant les petits on prend le risque :
- de voir les parents se jeter sur les petits pour les tuer, car il y a danger.
- de voir les parents abandonner la couvée
- de voir les parents piétiner leurs petits pour raison de stress
Prendra-t-on le risque de nourrir "superficiellement" c'est à dire donner une seringue de pâtée avec compléments minéraux et vitamines, le soir, pour permettre d'activer la stimulation.
Car si on nourrit les jeunes le jour, ils perdront l'habitude de réclamer, et les parents vivront à côté sans leur donner à manger...
Ceci étant entendu que si les parents tolèrent la présence de l'éleveur.
Les manipulations devront être précises et rapides pour :
- éviter le refroidissement des bébés
- éviter que les parents fassent le rapprochement entre la main et la disparition des petits
- éviter d'avoir une lumière trop forte,
- refermer le nid très vite pour que les parents n'aient pas de stress
Il est évident que toutes les mesures d'hygiène doivent être prises pour ne pas transmettre de maladies aux petits.
On vérifiera toujours, quelle que soit l'espèce que le jabot d'un bébé est toujours plein le soir.
Les parents seront moins sollicités la nuit garderont plus de force pour le lendemain matin.
Un oisillon EAM est lymphatique, il ne réclame pas, il a tout ce qu'il faut, il se laisse vivre.
Un oisillon qui est élevé par les parents a un stimulus pour réclamer à manger, les autres bébés poussent dans le nid pour avoir les premiers, le lait de jabot.
EAM ou EPP ou MAN sont autant de risques que prend l'éleveur dès qu'il y a des oisillons dans le nid.
La décision est difficile, une couvée peut bien se passer et l'autre moins bien.
Même avec les moyens de surveillance que l'on a actuellement, cela ne remplacera jamais le contact direct que l'on peut avoir avec un bébé, la chaleur qu'il dégage, l'odeur, la vivacité, la tenue du nid etc...
L'oreille a la même valeur que l'œil pour surveiller une nichée.
