Comment se passe le sevrage ?
Si nous nous posons cette question, c'est que nous avons décidé que les petits perroquets, pour satisfaire à la demande, ou peut-être pour les vendre un peu plus cher, ou encore pour avoir une certitude de les vendre, faudrait pas non plus que les petits grandissent et nous restent sur les bras, pour toutes sortes de "bonnes raisons" et surtout pour se donner "bonne conscience" on fait de l'E.A.M (élevage à la main)
Nous ne parlerons pas ici de la manière de donner la seringue, de la quantité qui dépend de l'espèce de perroquet, mais pour se faire, les oiseaux ont dû être maintenus dans une éleveuse à la température de 35° environ les tous premiers jours, puis redescendue à 28° vers la fin, c'est à dire plusieurs semaines après. Les petits seront nourris très tôt le matin jusqu'à très tard le soir, pour n'avoir qu'une nuit de 6 heures. Le volume à donner représentera 10% du poids du bébé, ce qui nécessite à portée de la couveuse, une balance ménagère pour savoir la quantité à donner, qui sera légèrement tiède, pas trop chaud pour le pas brûler le tube digestif très fragile, puis un livre de bord sera tenu à jour en notant bien le poids de chaque bébé. Tout est adapté au bébé, jusqu'à la fluidité de la pâté, liquide au départ pour devenir un peu plus épaisse par la suite. Il faut comprendre que les petits sont alimentés toutes les deux heures au départ, seule la becquée du soir sera un peu plus abondante, puis au cours des semaines on va espacer les seringues, pour arriver à deux seringues une le matin et une le soir, la délicate période du sevrage a commencé.
Toute ceci pour comprendre le contexte de vie d'un petit perroquet, maintenu par certains éleveurs dans des conditions de stérilisation extrêmes, pour assurer le meilleur taux de réussite, pour avoir les meilleurs produits, et d'autres dans des situations plus que précaires, car le "métier d'éleveur" est facile lorsqu'il s'agit de se faire un peu de fric sur le dos de pauvres oiseaux, et d'autres encore qui ne veulent pas s'embêter avec tout ça, qui placent l'oiseau en box et qui passent à l'heure désignée pour glisser dans le bec une pâtée à température ambiante si on a de la chance... Cela c'est dans le meilleur des cas.
Vous arrivez comme deux ronds de frites, vous avez vu une annonce, c'est tentant, vous ne connaissez rien, c'est la valse des prix, chacun se montrant très persuasif, vous repartez avec un bébé complètement perdu et traumatisé par ce changement de lieu et de propriétaire, on vous a dit que c'était préférable parce qu'il s'attachera plus volontiers à vous, le refrain est connu, vous n'êtes pas fautif, vous saviez, mais c'est humain de "craquer" devant cette petite tête d'oiseau tellement démunie.
Vous commencez par lire, par vous documenter, certains éleveurs disent que l'internet est rempli de bêtises, qu'il ne faut pas faire de cette façon etc... mais ceux qui s'avancent à dire cela n'aide personne, leur phrase fétiche "n'ont qu'à se débrouiller ce n'est pas mon problème" ce n'est pas ce genre de personnage qui vous viendra en aide.
Alors oui, il n'y a pas une bonne méthode, il y en a plusieurs, il n'y a pas une seule façon de procéder, mais plusieurs, pourquoi ? simplement parce que chaque oiseau est différent, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais le plus apte à vous renseigner c'est l'éleveur d'où vient le petit perroquet, car ce bébé a une routine, une manière de faire, et tout changement brutal de nourriture, de stress peut lui être fatal car ses défenses immunitaires se sont affaiblies par tant de nouveauté, vous avez pris une énorme responsabilité en pratiquant vous même le sevrage.
Le sevrage est une période critique lorsque c'est un oiseau EAM, il est habitué à la becquée, puis dès qu'il commence à vouloir picorer, l'éleveur décide de le sevrer, mais l'oiseau n'est peut-être pas prêt ! Il est très important que le sevrage suive son cour naturellement sans chercher à le précipiter. S'il est sevré avant terme, il sera plus faible ou souffrira de problèmes comportementaux. La cage dans laquelle le bébé est détenu devra être très propre, les petits sont fragilisés par le sevrage, et sont plus réceptifs aux maladies, aux bactéries. D'autre part il sera nécessaire d'avoir un suivi sur le poids du jeune perroquet, car il peut s'amuser avec les graines ou les fruits sans les manger. La perte de poids pendant le sevrage ne doit pas être importante, au besoin on ajoutera une seringue pour la réduire la semaine d'après et revenir à deux seringues. Si le poids est stable pendant un moment on tentera de réduire la première seringue tout en continuant de surveiller le poids, au fur et à mesure que le petit perroquet prend des graines ou des extrudés que l'on aura depuis le début du sevrage placé à la même place dans la cage, dans une coupelle en terre cuite, ainsi qu'un peu d'eau de source dans un auget en bas de la cage, une petite grappe de millet fixé à l'aide de raphia, et quelques bouts de fruit déposés sur le sol mais qui seront retirés ou changés très rapidement deux heures maximum.
Pour la litière, l'idéal est une grille amovible isolant le petit perroquet des fientes, mais si on n'en a pas, une litière à base de chanvre changée tous les jours ou plus si l'oiseau a renversé son eau a fait ses preuves.
Il vous réclame, il appelle, il cherche le contact, attention, ni trop ni trop peu, le juste milieu pour ne pas le rendre trop dépendant de l'homme, il faut qu'il apprenne à jouer tout seul, lui apprendre que ce n'est pas les cris qui vous font venir, le laisser se sentir "oiseau". Un jeune perroquet est maladroit, il vole très mal et fait d'énormes bêtises, mets sont bec partout et n'a pas la moindre idée du danger, vous devez constamment le surveiller lorsque vous décidez de le sortir de sa cage, mais cela sera une très mauvaise idée de votre part de le prendre dans vos bras toute la durée de la sortie. Un câlin ne peut pas faire de mal, trop de câlins et vous vous exposerez a des troubles du comportement.
Un mauvais sevrage conduira immanquablement a du picage mais il est faux de penser que le picage est une maladie qui ne se soigne pas. C'est un état de mal être exprimé par un oiseau, un état anxieux, inquiet, qui craint le changement, mais avec une éducation et un changement radical de VOTRE comportement on arrive à modifier ce trouble, ceci est pour le picage disons occasionnel, le picage chronique est tout autre chose et doit se traiter avec l'aide d'un vétérinaire aviaire.
Une fois que la seringue du matin sera totalement supprimée, ça peut prendre trois jours comme une semaine, tout dépend je le répète de l'oiseau, en respectant toujours sont rythme, on prendra encore soin de peser le perroquet pour s'assurer du bien être, la perte de poids non visible à l'œil peut être le début d'une maladie qui prise à temps sera guérissable, et pris trop tard condamnera le bébé, lorsque le bébé mangera ses graines ou extrudés, que la courbe de poids est stationnaire, il restera juste une seringue le soir (qui peut durer plusieurs mois) on pourra peser le petit perroquet toutes les semaines, voir quinzaine.
En général le jeune perroquet refuse tout seul la dernière seringue, que l'on a diminué au fil des jours pour privilégier l'alimentation de graines ou extrudés, on pourra pour un gris commencer à lui donner du calcium et des os de seiche, la pesée ne devient plus nécessaire, il vole désormais d'un endroit a un autre, vous avez pris l'habitude de fermer portes et fenêtres lors des sorties de l'oiseau, vous vous inquiétez un peu moins qu'au départ, mais avez toujours peur qui lui arrive quelque chose. Attention aussi à vos plantes, aux fils électriques, le jeune perroquet veut tout connaitre, tout goûter, il est spécialiste dans la séduction, vous avez dépassé cette période difficile qu'est le sevrage.
Dans tous les cas, suivez une ligne que vous vous êtes tracée, le plus près possible des habitudes de l'éleveur où vient l'oiseau pour ne pas trop changer les habitudes de ce bébé, faites parler votre cœur, et votre instinct, ne vous laissez pas influencer par les "je sais tout" ne changer jamais le régime de votre bébé, les marques de pâtée à la limite, car elles sont toutes à peu près semblables.
Viendra le temps de le vermifuger, mais pas avant 6 mois, ça vous laisse un peu de temps.
La première mue sera aux environs d'un an, si l'oiseau a un régime de graines, ne manquez pas de faire un apport supplémentaire en vitamines et minéraux du genre NEKTON-BIO pendant trois semaines pour assurer un bon maintien de la santé de l'oiseau pour qu'il puisse garder son potentiel immunitaire dans de bonnes conditions ce n'est pas parce qu'il mange des fruits et légumes qu'il a assez de vitamines, le régime alimentaire en captivité n'est pas le même que dans la nature, les fruits et légumes sont rarement muris au soleil, les fruits exotiques sont moins riches en vitamines car le temps de stockage est trop long.
Bonne continuation avec votre bébé
