Il ne devra pas (sauf accord d'un administrateur) être reproduit ou modifier sur un site ou sur un forum.
Ces écrits, dont les mots sont simples par choix, car compris par tous, n'ont pas la vocation d'être scientifiques.
C'est juste mon expérience, de plusieurs années (cinquante cinq ans) au contact avec les oiseaux, qui m'ont permis d'ajuster mes commentaires.
J'ai longtemps hésité à écrire ceci, pour éviter les critiques des biens pensants, mais, le partage est dans mon optique et ma façon d'être, donc, voila l'article.
Un nouveau perroquet !
Il a un passé derrière lui, il change de maison, il n'est plus lui même.
Ses habitudes, ses repères, son entourage, ses odeurs, ses couleurs, rien, il n'existe plus rien.
Quelque part, il se sent trahi, son groupe l'a rejeté, il est seul, dans un espace totalement inconnu.
Soyez indulgent !
Ne lui faites pas porter une étiquette d'agressif, de peureux, de triste, ou tout autre mot désagréable.
IL EST LUI avec ses qualités et ses défauts, comme nous tous.
Qu'il soit jeune ou déjà avec un certain âge, le changement de propriétaire chez un perroquet, est toujours une cassure.
Comprenez qu'il faut du temps, pour cicatriser, pour passer à autre chose, mais ne pas oublier.
Car un perroquet n'oublie pas, il recompose sa vie, il met une pièce à son existence, comme nous le faisons.
Vous avez choisi d'être son avenir, mais sans le consulter.
Les premiers jours sont surtout composés d'observation, mange-t-il ? se repose-t-il ? va-t-il bien ?
Permettez lui de vous observer à son tour, écouter le son de votre voix, analyser vos intonations, votre rire, votre façon d'être, de vous déplacer.
Si vous vous sentez plus à l'aise, laissez le dans sa cage, sinon, il sera mieux sur un perchoir, mais là tout dépend de vous et du bruit dans la pièce.
Il est préférable de ne pas lui apporter trop d'informations d'un coup.
Si c'est le cas, le perroquet fera des allers et retours dans la cage, ou répètera les mêmes gestes sur les barreaux de la cage, il ne gère pas ce qu'il y a autour de lui.
Il sera bon de faire moins de bruit, de rester assis et de lui parler, il se calmera et écoutera, la seulement on pourra progresser.
Si vous avez d'autres perroquets, il serait bon, d'abord pour respecter la quarantaine, et pour ne pas stresser le nouvel arrivant, de le tenir à l'écart des autres, pendant un temps.
Il n'y a pas de longueur précise, seulement lorsque vous le sentez prêt, les liens entre vous commenceront à naître, il a conscience que vous êtes la tête du groupe.
Vos vêtements seront simples, sans artifice, pas de couleurs trop vives, vous fondre dans le décor, le maquillage sera léger, et pas de changement journalier dans la couleur des cheveux.
Le rouge à ongle, si vous en mettez, sera toujours le même pendant un moment, les barrettes, pinces, boucles d'oreilles trop volumineuses seront à proscrire pendant ce temps.
Pourquoi ? simplement parce qu'il a ses repères d'oiseau, et vous place à son image, lui ne change pas de plumes chaque jour, il a une couleur et s'y tient.
Il localise instinctivement les prédateurs à la couleur, à la démarche, à ce qu'il dégage, et si vous changez de look tous les jours, il n'aura que la voix pour vous reconnaitre.
L'oiseau aura des doutes, et une nervosité va s'installer, car il n'aura pas la certitude que c'est bien la personne d'hier.
L'oiseau commencera à remuer dans sa cage, pour échapper à l'intrus. Ne seriez vous pas inquiet à sa place ?
Comment percevoir son inquiétude ?
Avec de l'observation, nous nous rendrons vite compte que le perroquet a les yeux ronds, les plumes collées au corps, le bec légèrement ouvert, les ailes prêtent à se détendre.
Tout dans l'oiseau est en alerte.
Si nous approchons la main, le perroquet se tend, il est sur la défensive
Sa tenue est sans appel un geste mal interprété, c'est la fuite, ou c'est le coup de bec
A ce moment là, il est temps de "lâcher du mou" ne pas stresser l'oiseau davantage, nous essayons de détendre l'atmosphère en s'éloignant doucement.
Il est vraiment primordial que l'oiseau se sente en sécurité dans son nouveau groupe.
Le perroquet s'adaptera aux habitudes et exigences de la famille, c'est une question de survie, encore faut-il qu'il comprenne son fonctionnement.
Tant qu'il n'y aura pas de confiance réciproque, les échanges seront furtifs, prendre une graine que l'on tend est une avancée, mais le but n'est pas atteint.
Pour permettre un bon échange, il faut du temps, une moyenne de 5 heures par jour, fractionnées en autant de fois que l'on veut, est obligatoire.
Le fait d'être assis à côté du perroquet et faire autre chose tout en lui parlant, est aussi enrichissant pour l'oiseau, qui, pendant ce temps pourra vous observer.
Car lui aussi a besoin de vous analyser, de voir ce qu'il y a possibilité de faire avec vous. Jusqu'où pourrez vous le supporter ? quelles sont vos limites à ne pas franchir ?
Comment vous aborder en restant maître de soi ? quelle est votre taille assise et debout ? ceci pour mieux superviser les évènements du haut de votre tête.
Comment sont vos gestes ? Autant de questions qui lui permettront d'agir en conséquence, dans les jours à venir.
Les gestes seront calmes, doux, mais sûres.
Pour l'exemple de Lili, je faisais tranquillement du jardinage pour les oiseaux.
Je plantais des graines dans une jardinière, afin de leur permettre d'avoir quelques bonnes vitamines pendant l'hiver.
Du haut de son perchoir, elle m'observait, ne bougeait pas.
Je l'ai invité à planter les graines, mais elle n'est pas venue, elle craignait mes mains.
Pour cause, l'ancienne propriétaire la prenait avec des gants de manutention, il est clair que cela n'a rien arrangé.
Sa face rose m'indiquait combien elle était stressée
Je n'allais pas la stresser davantage, je restais dans une distance respectable, qui lui permettait de prendre une fuite éventuelle.
De temps en temps, elle se lissait les plumes pour se donner de la constance
Pour signaler qu'elle n'a peur de rien, et que tout va bien...
Un peu comme nous qui nous mettons à chanter, dans la nuit noire, lorsque nous sommes envahis d'un doute sur la présence de quelqu'un d'autre...
Avant de prendre les jambes à con cou pour fuir !
Les jours passent ainsi, faisant les mêmes gestes, tout en parlant à cette petite puce bien seule
Puis, comme prévu, l'expression du perroquet a changé, elle s'est "ouverte", et là un autre dialogue commence.
Vous pourrez noter la différence entre les deux photos, on voit très bien l'intérêt pour ce qui entoure l'oiseau.
Son expression est bien vivante, elle n'est plus "terne".
Nous allons pouvoir commencer le vrai contact.
Apprendre à se faire confiance d'une façon réciproque.
Une fois le dialogue ouvert, que le perroquet a compris qu'il était de son intérêt à se mêler au groupe, nous allons pouvoir progresser dans le contact.
Il est primordial de se faire une raison, quant aux coups de bec qui peuvent être donnés.
Nous allons donc nous parer en conséquence, protéger les bras avec un pull...
Entre parenthèse, certains se plaisent à dire qu'un pull n'est en aucun cas une protection, et qu'il faut mieux mettre une cote de mailles...
Alors je répondrai à ces petits malins qui savent tout, qu'avec une cote de mailles, c'est sûre, le perroquet en aura peur, et il ne viendra pas se percher dessus !
Quant au pull, il est clair qu'il n'apporte pas une protection maximale, mais le contact patte/peau ne se fait pas pareil, et le contact bec/peau n'a pas le même impact.
Je m'explique, lorsque le bec du perroquet pince la peau du bras, hors mis que cela fait mal, il y a plaie, comme dans la nature ou celui qui occasionne une plaie est bien souvent gagnant.
Le perroquet trouve une satisfaction dans ce cas, il y a une rivalité et l'autre prend la fuite. Il devient Calife à la place du Calife.
Le dialogue est faussé, ce n'est pas ce genre d'interprétation qui est souhaitable.
Lorsque le perroquet pince le pull, il n'y a pas à ses yeux plaie, car la matière suit le mouvement du bec ;
elle s'étend, et même si en-dessous nous avons un bleu ou une plaie, l'oiseau ne le perçoit pas pareil.
Nous pouvons passer cela sous silence, car dans ce cas, le perroquet a communiqué son mal d'être, son angoisse, de la seule façon qui lui semble possible.
Presque toujours dans ce cas là, l'oiseau n'utilise pas ses ailes, signe que ce n'est pas une "attaque" en règle, mais seulement un inconfort.
Lorsqu'il y a "attaque" de la part d'un perroquet, tout est en alerte, les yeux, les plumes de la tête dressées, les ailes appuient les coups de bec, confirment le désaccord,
les pattes prennent le relais et assurent l'équilibre temporaire de l'oiseau, les plumes de queue sont écartés pour maintenir le cap.
Rien à voir avec le coup de bec douloureux mais furtif d'un nouvel arrivant.
Donc, nous voila en présence d'une rébellion qu'il va falloir "maitriser", mais d'un autre côté, comment réagiriez vous si vous étiez à sa place ?
Calme, douceur, compréhension, patience, ténacité,
Si vous n'êtes pas en forme, si vous avez un doute, si vous n'êtes pas sûre de vous, n'entamez pas cette étape.
Le perroquet ressent, vos angoisses, vos incertitudes, votre hésitation, et vous pincera obligatoirement.
S'il accepte de vous faire confiance, vous devez, vous aussi, lui rendre la pareille.
Pour le cas de Lili, la curiosité est venue à bout de son angoisse, c'est avec une joie flagrante que je l'accueille !
Mais sans geste, et sans cri, la voix enjouée "vouiiiii bravvvoooo Lili"
Elle a ouvert le dialogue, nous marcherons sur des œufs, car la moindre erreur nous reconduirait au début de l'histoire.
Elle s'interroge : "faut-il vraiment faire confiance à l'homme après ce qu'il m'a fait ?"
"Peut-on vivre encore une nouvelle expérience, sans dommage ?"
Vous noterez qu'il y a moins de rose sur sa face, elle est seulement craintive.
La puissance et la hauteur des mots seront mesurées, tout sera doux, pas trop fort.
J'approche ma main, elle a peur, je n'insiste pas
au contraire, je recule ma main très doucement, le but n'est pas de la faire envoler, mais de communiquer.
La balle est dans son camp, va-t-elle accepter la communication ?
Elle avance, je ne bouge pas, elle fait le premier pas, je suis vraiment contente, et je l'encourage.
Elle sent une ambiance positive, elle a moins peur.
La communication est établie, je ne bouge pas, mais je lui parle, je dis mon bonheur de l'avoir pour compagnon,
La joie de la voir faire le premier pas...
Elle me goute, "doucement" "tu es gentille" sont les mots que je répète en bougeant très doucement ma main
Elle est intéressée, appuie plus ou moins avec le bec, mais je n'enlève pas ma main.
Je lui confirme que je lui fais confiance
Par la même occasion je lui montre qu'une main peut communiquer agréablement.
Je la caresse, elle reçoit avec plaisir semble-t-il, mais le plus important, est qu'elle se place dans une position de confiance
Je continue le dialogue, sans la forcer, dès que je sens qu'elle n'est pas à l'aise, je me replie.
Je respecte la distance qu'elle m'accorde.
Ne va pas plus loin, tu me fais peur !
Puis elle revient faire son inventaire de mes doigts.
Elle sait qu'elle doit faire "doucement" elle teste, mais je reste impassible,
"doucement" lorsque je sens trop son bec, elle mesure mes limites.
A ce stade tous les gestes brusques, les paroles trop fortes, un intrus qui arrive dans l'espace du nouvel arrivant, peut réduire les progrès en peau de chagrin.
Nous serions obligés de reprendre une bonne partie en arrière.
Cet équilibre naissant est très fragile.
Si le perroquet pince trop fort, nous n'avons que deux choix, replier doucement les doigts et reculer la main aussi doucement, ou montrer la main sous un autre angle
et ainsi enchainer sur un autre genre de communication, visant les pattes.
Le perroquet n'est pas trop d'accord, nous respectons cet avis, et nous lâchons la patte très doucement.
Mais nous n'enlevons pas la main, n'oubliez pas, l'accord que nous avons... LA CONFIANCE RECIPROQUE
A force de communication et de prise de conscience, nous arriverons a un accord
Elle va coopérer en acceptant de laisser toucher sa patte,
La communication bat son plein, nous allons pouvoir passer a une autre étape
Toujours dans l'extrême douceur, nous invitons le perroquet à "monter" sur la main
N'oubliez pas la confiance réciproque, nous n'enlevons pas la main,
Le perroquet doit s'assurer qu'il n'y a aucun danger,
Et dans un ultime effort...
Le perroquet répond à toutes vos attentes
Il y a cependant quelques revers...
Mais ne réagissez pas, il s'assure simplement qu'il peut vous accorder sa confiance.
Il sait qu'il peut faire mal, mais là n'est pas son intention
Rappelez vous ce dont je vous parlais plus haut...
Le contact, "patte/peau" et bien le voila, il est positif !
Regardez comme il est fier d'avoir passer les épreuves.
Et vous, comment vous sentez-vous ?
N'avez vous pas un élève hors pair ?
Lorsque tout sera bien acquis, qu'il n'y aura plus d'hésitation, ni dans la manipulation, ni dans les "ordres donnés" (monte et descend)
Vous pourrez commencer la deuxième étape
Le rappel, attendre sur le perchoir...
Mais cela au rythme de l'oiseau et non du vôtre.
Bonne chance !
Plusieurs jours ce sont écoulés, nous n'avons pas perdu notre temps, nous continuons les manipulations, toujours dans la bonne humeur.
Nous apprenons le "monte" et le "descend", mais ce n'est pas encore acquis.
Nous tolérons maintenant de nous déplacer, le mouvement s'il est fait en douceur ne nous fait plus peur.
Lili m'appelle, et est contente de me montrer qu'elle a confiance en moi.
Elle aime défier les autres gris
Voila pour les avancées de Lili
Aujourd'hui, nous sommes au TOP, nous acceptons le harnais
On croit savoir à quoi cela sert
on peut voler avec cela
Bon ça y est, j'ai vu, tu peux retirer ce truc là
Et voila la petite démo effectuée
Il n'y a pas d'âge pour mettre un harnais, même pour la première fois.
Il suffit d'avoir une confiance réciproque.
A+ pour d'autres petites nouvelles